"Le premier western vampire iranien". Forcément, quand on vent un film de la sorte, ça donne envie ! Et évidemment, cela place la barre outrageusement haut en termes d'attentes, ce qui n'est pas vraiment un cadeau au final. Amis spectateurs, passez outre, et si vous appréciez le cinéma qui s'installe dans la lenteur et la musique, n'hésitez pas à vous pencher sur ce film.
Premier long métrage de la réalisatrice iranienne Ana Lily Armipour, AGWHAAT (oui, il est foutrement long ce titre vous ne trouvez pas ?) décrit la vie d'une ville pétrolière déserte, sale, glauque. "Bad City", comme l'appellent les personnages. Non loin des machines qui pompent le sang de la terre, un immense tas de corps humain en décomposition, qui semble ne choquer personne.
Au milieu de tout ça, on suit une poignée de personnages : le héros, en galère financière à cause de son père, devenu accro à la morphine. Un dealer de drogue, et une vampire. Le scénario n'est pas vraiment surprenant, mais cela n'empêche pas le film de séduire : il est lent, mais pas comme un prof d'histoire qui s'embrouillerait dans ses notes et répéterait quinze fois une remarque la chute de l'Empire Ottoman, plus comme une promenade en bateau au coucher de soleil. Il se savoure et se laisse porter par une bande-son pop rock de toute beauté. Rien de révolutionnaire dans le spectre du cinéma international, mais rappelons-le : c'est un film iranien ! Par UNE réalisatrice ! Donc, ça, c'est quand même vachement cool, pour parler avec lyrisme et style.
Au delà de tout ça, la grande force du film, c'est de donner un souffle de vérité à ce lieu imaginaire, et ce malgré le faible nombre de personnages ; ils sont tous assez archétypaux (et non caricaturaux... à l'exception du dealer de drogue) pour donner l'impression d'une vaste fresque. Bad City semble vraie, malgré son absurdité, un peu à la manière des villes dans les films de David Lynch. Donc, joli mensonge, cher film !
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