Tout d'abord : il faut dire qu'il s'agit du premier dessin animé où Disney exploite le catalogue Marvel : les personnages sont adaptés très librement d'une série de comics pour adolescents qui elle-même avait pour objectif d'attirer les lecteurs de manga vers la bande-dessinée américaine (de la même manière que la série Runaways de Brian K. Vaughan a pu le faire). Et cela se voit tout de suite dans l'esthétique du film ; cela fait de nombreuses années que les dessins de la machine à rêve s'inspire du style asiatique - nez minuscules, yeux gigantesques -, mais cette fois c'est en phase avec l'univers présenté ! L'histoire prend place dans la ville de San Fransokyo, mélange carrément littéral de San Francisco et Tokyo, avec un pont/torii (oui.) pour l'illustrer.
L'histoire, d'ailleurs, n'a pas énormément d'importance. Les codes sont respectés à la règle, les scénaristes ont bien lu le Save The Cat! de Blake Snyder, à un point que cela peut devenir frustrant pour un spectateur aguerri. En deux mots, le pitch : Hiro est un petit génie de 13 ans qui, à l'aide d'un robot médical inventé par son grand frère, et de ses amis, tente d'arrêter un mystérieux criminel au masque de Kabuki qui a volé une de ses inventions pour faire le mal. C'est avant tout une intrigue de formation, avec ici et là quelques twists, un humour brillant, des scènes de fausses défaites, un happy end... bref, un film de super-héros très Marvel quoi.
Mais il faut se rappeler qu'il s'agit d'un film pour enfants avant toute chose, ce qui explique cette rigueur. Mais au delà de l'histoire, il y a l'émotion, et les thématiques engagées...et là, Disney vise extrêmement juste.
Car après tout, on ne parle pas ici d'un petit film d'animation européen qui sera vu par deux cent mille personnes. On parle de Disney, et peu importe nos goûts personnels, Disney est un géant, et quand ils sortent un film, ils savent que cela sera pour beaucoup de familles LA sortie de la saison, de l'année. Cela coûte cher d'emmener tous ses enfants au cinéma, et la majorité des gens vont choisir Disney, et pour cette raison, la compagnie a un rôle moral à jouer. Quand on a la possibilité d'influencer et d'éduquer autant d'enfants par l'image, les idées et idéologies du film se doivent d'être formatrices.
Ainsi, dans Big Hero 6, on ne parle pas de super-héros comme on aura pu le faire auparavant : plus d'araignée radioactive/génétiquement modifiée, ici les héros sont tous des Tony Stark en puissance. Des scientifiques, capables de mettre au service leurs cerveaux pour le bien de la société. Et les enfants dans la salle, le mercredi après-midi après l'école, les voient devenir des héros, et peut-être un jour eux aussi voudront étudier les sciences et devenir les véritables héros de notre planète. Le robot d'ailleurs - nouvel emprunt à la culture japonaise - est lui-même un robot médical, et conformément aux lois de la robotique il ne peut blesser les êtres humains.
Enfin, c'est dans l'émotion que Big Hero 6 réussit ; et s'il sacrifie le développement des personnages secondaires de l'équipe pour se centrer sur Hiro et son robot, c'est pour donner à son arc narratif le poids nécessaire pour nous émouvoir. Le cœur du film est, comme on le voit dans la dernière bande-annonce, la difficulté du deuil. Disney n'a jamais hésité à utiliser ce thème dans ses dessins animés, et il est particulièrement bien traité ici.
Oh ! Et restez pour la scène post-générique. C'est tordant
En voilà un film qui donne envie d'être vu ! J'aime imaginer que la thématique du garçon génie est une suite du message "stay in school !" entamé dans Bienvenue chez les Roobinsons. Si, comme tu le pense, ce film peut sensibiliser les jeunes esprits à la science et lui apporter un coté "cool" alors je suis ravie qu'il existe !
RépondreSupprimerJ'ai toujours pas vu celui-ci, il faut que je le fasse pronto, merci étrangère.
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