Really, fuck you.
Fuck youuuuuuuuuuuu.
Fuck you !
I hate you, fuck you.
Bon, voilà. Larry Clarke, c'est un papi punk rockeur obsédé par la génération jeunesse, celle de ceux qui ont l'âge de penser qu'ils se comportent comme des adultes mais n'en seront jamais, celle des rebelles, des drogués et des fêtards. Et papi Clarke sait capturer cet esprit, ça il n'y en a aucun doute. D'ailleurs, ses talents de metteur en scène et de maîtrise de l'expression cinématographique ne sont pas du tout remis en question dans ce petit texte. Le film porte extrêmement bien son nom, les couleurs des prises de vues, les sons et les cadrages en gros plan font ressentir exactement... l'odeur des choses, et c'est déjà assez incroyable. Les acteurs, tous inconnus au bataillon (je recommande très vivement le dossier des Cahiers de janvier qui rassemble des interviews des comédiens et techniciens), convainquent aisément et impressionnent, la bande-son est excellente... Larry Clarke décrit un monde obsédé par sa propre image et par la vision et la diffusion de l'excès, ce qui fait écho au film en tant que tel. Ouais, c'est littéralement un film métaphysique !
C'est juste que voilà, des lycéens qui font du skate-board puis se prostituent chez des papi qui font bien trop penser à Larry Clarke lui-meme, pour se faire lécher les pieds à l'écran pendant trois minutes sans parler des innombrables scènes de sexes outrageusement graphiques... et ben c'est assez dégueulasse en fait !
Dégueulasse, parce que ça ne va nulle part. Parce que dans un registre similaire, Ozon a fait Jeune et Jolie il n'y a pas si longtemps, et il allait quelque part. Il choquait, mais faisait réfléchir. Dans The Smell of Us, il ne reste que le choc, aussi gigantesque soit-il. Dégueulasse, parce que le choc pour le choc, c'est immoral et ça ne mène à rien. Dégueulasse, parce que l'omniprésence du Palais de Tokyo laisse à penser que ce type de cinéma peut être "supérieur" à tout ce qui lui est plus conventionnel, et se rapprocher des installations du musée. Dégueulasse, parce que la meilleure scène du film est une semi-tentative de viol incestueuse qui n'a aucun autre intérêt que ce qu'elle est, c'est-à-dire une perversion. Et dégueulasse enfin, parce qu'il laisse entrevoir le portrait extrêmement sensible et touchant d'une jeune fille perdue dans ce monde abject à la fin du film, avant de rajouter une ultime scène qui vient détruire tout ce sentiment, montrant bien ainsi le côté extrêmement accidentel du produit fini. Et si l'accident est la plus belle chose qui puisse exister au cinéma, ce n'est pas pour cela qu'en abuser en grandit la qualité de l'art.
Mais en d'autres termes : fuck you movie, fuck you fuck you I hate you.
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