Non, dans la vraie vie, c'est pas super mignon du tout. C'est même supra flippant. D'ailleurs, si vous avez l'intention ce soir de vous faire une petite escapade et suivre quelqu'un dans la rue, suivez ce conseil : ne le faîtes pas. Ne le faîtes jamais.
Et pourtant, c'est là en grande partie le propos de Rosalie Blum, un film adapté d'une série de bande dessinée française. Et en grande partie sa réussite.
Rosalie Blum, c'est l'histoire d'un loser coiffeur sacrément complexé d'Oedipe, qui un jour s'intéresse à une femme qu'il ne connaît pas. Il ne sait pas pourquoi, mais il se met à l'observer, à la suivre partout et découvrir sa vie, de loin. Il la suit dans un bar, et découvre une chanson de Belle and Sebastian. Il la suit dans un cinéma, et découvre un film d'horreur japonais.
On est très loin d'une histoire de stalkage flippante et glauque à la Brian de Palma, ou à la David Lynch. Notre cher coiffeur, interprété avec brio par Kyan Khojandi, n'a aucune intention mauvaise vis à vis de Rosalie Blum. En fait, il n'a aucune intention vis à vis d'elle... il s'ennuyait voilà tout. On est donc aussi loin de James Stewart et de sa mystérieuse blonde dans Vertigo... sauf dans un élément, que je ne divulguerai pas ici.
Le film ne s'arrête pas à ça, et ne connaissant pas la bande dessiné je n'étais pas préparé à certains retournements, qui m'ont je dois l'avouer, fort enchanté sa mémé. Au final, on parle de personnes brisées, des laissées (accord de majorité féminine) pour compte, des affaiblies. Qui se rencontrent, avec originalité et douceur... maladroitement certes. Mais comment peuvent-ils se rencontrer et apprendre à s'aimer autrement ? Les personnes brisées sont souvent maladroites. On leur pardonne.
Rosalie Blum est un beau film. Peut-être pas génial d'un point de vue esthétique et avec quelques faux pas (la voix off par moment), mais c'est un beau film.
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