jeudi 2 avril 2015

Un Homme Idéal : la classe de Pierre Niney et le classicisme d'un thriller.

Soyons clairs tout de suite : Un Homme Idéal n'est pas un film parfait, il a ses défauts, mais je n'ai pas vraiment envie d'en parler. Je vais donc surtout vous parler de ses qualités, voilà.  Oui, comme ça j'entre dans le sujet direct, parfois jme dis allez, ne fais pas trois paragraphes introductifs avant de parler du film... Le film en question est un thriller français à la David Fincher, ou plutôt à la film noir américain des années 50 (qui ont eux même inspiré le cinéma français des années 60 par la suite, soit dit en passant...), et déjà, ça a le mérite d'être remarqué. Parce qu'en France, en dehors des films très indépendants (budgets de 2 millions, parfois 4 selon les subventions), le cinéma "de genre" se résume aujourd'hui, en schématisant grossièrement parce que de toute façon un schéma est toujours grossier, à la comédie et aux films policiers. Et on sait pourquoi : le cinéma français de cet acabit n'a pas de public. The Search de Michel Hazanavicius, Un Illustre Inconnu de Mathieu Delaporte en sont de très beaux et tristes exemples récents.


Un Homme Idéal, avec Pierre Niney-de-la-Comédie-Française-sans-déconner-ce-mec-est-une-version-plus-canon-de-Matt-Smith-et-Adrian-Brody-réunis dans le premier rôle, raconte le mensonge d'un jeune auteur raté qui vole les écrits d'un soldat ayant combattu pendant la guerre d'Algérie. En le faisant passer pour un roman de fiction, Matthieu Vasseur (je retiens rarement le nom des personnages dans un film, donc quand ça m'arrive je le montre, na) obtient les louanges du monde littéraire, de l'argent, et une meuf. Le thriller commence réellement lorsque tout cela menace - évidemment - de s'écrouler, suite à différentes menaces. Et la deuxième moitié du film est réellement haletante, il devient difficile de s'imaginer que le héros puisse s'en sortir d'une manière ou d'une autre ! Et ce n'est pas seulement cela ; même si la caractérisation du héros est assez vite expédiée dans les cinq premières minutes du film, on le prend rapidement en pitié. 


C'est tout de même l'histoire d'un médiocre que tout le monde adule pour une oeuvre qu'il n'a pas écrit, alors qu'il rêve d'être écrivain... là où son véritable talent est le mensonge et la mise en scène, comme on le découvre de manière macabre durant le film. La scène où il demande à sa copine de lire son vrai manuscrit, en le faisant passer pour un ouvrage que son éditeur lui a demandé de lire, est déchirante... sans parler de la conclusion du film. Oui oui, "sans parler", parce que je ne spoile pas sur ce blog. Un choix volontaire vous savez ? Autant que possible, j'aime que les gens aillent au cinéma, et si je peux donner envie à quelqu'un de voir un film, et bien je serai heureux tout simplement.


En tant que thriller, le film fait son boulot et est ultra-efficace : la mise en scène, le cadrage, les montages alternés... les acteurs surjouent et en font trop et s'amusent comme ça... sauf Pierre Niney, qui pour le coup (et ce sera ma seule critique émise dans cet article) joue le personnage avec beaucoup trop de sincérité et d'authenticité, ce qui dénote pas mal avec le surjeu des autres et les répliques mélodramatiques. Mais de toute façon, j'aime surtout Pierre Niney à la comédie (sa série Castings sur Canal, son rôle dans Un Chapeau de Paille d'Italie à la Comédie Française l'année dernière...). Bref, tout ça est extrêmement stylisé à la façon d'un film hollywoodien comme eux-mêmes n'en font plus vraiment, et quand on apprécie ce type de cinéma, c'est bien agréable de voir qu'un producteur chez nous a décidé de financer cela.

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