jeudi 14 mai 2015

Laggies - Say When - Girls Only : Où comment le marketing français te vomit sur la gueule

Cher lecteur, soit content ! L'industrie du cinéma français te prend pour un con. C'est sympa hein ? La réalisatrice Lynn Shelton (pas hyper connue, mais elle a notamment une jolie carrière à la télévision, étant notamment passée par Mad Men, New Girl ou encore Fresh Off The Boat) sort un nouveau film, et à votre avis de quel genre de film s'agit-il ?


Il s'appelle Girls Only. Voyez Keira Knightley dans ce décor un peu rose pale, avec les noms des acteurs qui ne correspondent pas à leur placement sur l'affiche. Sam Rockwell ressemble beaucoup à Hit-Girl quand même ! Les pubs dans le métro expliquent comment passer de vrais moments entre filles (se peindre les ongles entre autres, faire du shopping, pas besoin de vous faire un dessin, et de toute façon je ne sais pas dessiner), bref voilà c'est clair on doit être dans un chick-flick ! Keira Knightley, la trentaine, rejoint une bande de jeunettes pour aller faire des pyjama-party et girl power !


Sauf que le film s'appelle Laggies aux USA, et Say When au Royaume-Uni. Laggies, c'est quoi ? Ce sont les adultes qui sont restés figés dans le temps, qui ont arrêté d'évoluer à la suite d'un événement. Laggies parle donc de ce que c'est de grandir, de rester proche de ses amis de lycée, de se laisser bercer par la vie sans regarder le temps passer, d'arrêter de vivre vraiment d'une certaine manière... c'est ce qui arrive au personnage de Keira Knightley (je mentionnerai bien qu'elle est sublime dans ce film mais quel intérêt, j'ai déjà dit que c'est Keira Knightley), qui vit une crise existentielle et se retrouve à se cacher dans la maison d'une lycéenne, Chloë Grace-Moretz (je mentionnerai bien qu'elle est sublime dans ce film mais quel intérêt, j'ai déjà dit que c'est Chloë Grace-Moretz), qui est tout aussi paumée. Tout comme son père, le grand Sam Rockwell, qui ne se remet pas du départ surprise de sa femme, sept ans auparavant.


Ouais... le fait est le suivant : le titre Girls Only est non seulement mensonger, il est offensant : il tente de faire de cette oeuvre un chick-flick un peu con, et d'attirer un public comme ça, alors qu'au final ce film est... un film ! Pas sur les femmes, pas sur le fait qu'elles sont différentes des hommes et qu'elles se serrent les coudes, pas sur des conneries de merde de sa race de testicules de porc, non, c'est un film sur des personnes, et leurs problèmes. Et le réduire à autre chose est honteux. Et regardez à quel point c'est insensé : sur l'affiche française du film, on indique le nom de Sam Rockwell, pour des raisons de contrat je suppose (il est effectivement le 3ème plus rôle du film), mais on le remplace par une des lycéennes du film, qui n'est pas hyper présente, pour ne pas trahir ce message mensonger dégueulasse. Elle est pas belle la vie ?


En tout cas, c'est un film sympa. Sans plus. Les personnages sont bien écrits, le jeu est vraiment très bien mené, et il y a une scène absolument géniale vers le milieu du film qui implique une réunion de famille très très maladroite, et de la lingerie. La fin du film... me dérange pas mal en revanche. Puisqu'au final on tombe dans des travers habituel, d'un point de vue romantique. Ce sont non seulement des chemins tellement empruntés qu'on devrait les appeler des autoroutes, mais en plus ils véhiculent une conception du monde assez navrante. Il est possible d'être heureux sans avoir un compagnon/une compagne les amis ! Ne laissez pas le cinéma populaire vous badigeonner de ses morales à deux balles ça rime j'ai pas la gale.

2 commentaires:

  1. J'aime cette critique. En particulier la conclusion =)

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  2. (et ouiiiii ! j'ai ENFIN publié un nouveau commentaire après ma première tentative infructueuse !)

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