dimanche 11 octobre 2015

Asphalte : Peinture sur béton

Mangez de l'asphalte, mangeurs d'asphaltes ! J'offre un DVD à la personne qui trouve d'où vient cette phrase. e DVD sera celui du film Asphalte, quand il sera sorti, et ce sera une excellente acquisition parce que ce film déchire sa brebis spatiale activiste écolo.


Asphalte, ce sont trois histoires entrelacées, reliée par un H.L.M délabré. Un jeune lycéen qui rencontre sa voisine, une ancienne actrice, un résident asocial coincé qui refuse de payer pour la réparation de l'ascenseur parce qu'il habite au premier et qui soudain se retrouve en fauteuil roulant, et un astronaute américain qui atterrit sur le toit par erreur et attend la NASA chez une maman marocaine. Oui, si vous avez bien lu les derniers mots que je viens d'écrire, vous devriez être en train d'halluciner tout azimuts, parce que nom de dieu cette dernière histoire semble brillante et folle, et vous savez quoi, c'est le cas mais j'y reviendrai plus tard.


Pourquoi asphalte ? Parce que c'est ce qui envahit l'image ici, c'est le décor, ce mélange de bitume et de granulats qui est franchement moche. Et dans ce cadre moche, trois histoires et six personnages décident de nous montrer dans un format carré à la fois triste et plein de profondeur toute la beauté et l'amour que le monde recèle. Un peu comme si le but était de nous montrer comment l'homme, avec un gros fuck you à la science, est capable de générer quelque chose de tangible à partir de rien du tout ; au milieu du néant, il créé l'amour, la compassion et le rire.


Car si l'on rit beaucoup dans ce film, avec et des personnages, ce n'est qu'avec un cynisme en forme de voile, qui s'envole au moment même où l'astronaute rencontre la maman arabe. C'est bien simple, leurs scènes sont parmi les plus touchantes, drôles, et bouleversantes que j'ai jamais vu. Aucun sens du vraisemblable dans Asphalte, mais beaucoup de vrai, et beaucoup de semblables imprévus. Asphalte, c'est ce moment où l'on retourne sur Terre, où le sol revient nous toucher ; parfois avec violence, parfois avec douceur, mais dans tous les cas c'est un retour les pieds sur terre qui s'ouvre vers l'avenir plutôt que d'enfoncer dans le chaud goudron.

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