mardi 20 janvier 2015

Wild, Jean-Marc Vallée

Presque un an exactement après la sortie de son film précédent Dallas Buyers Club, Jean-Marc Vallée revient avec un nouveau biopic. L'histoire d'une femme qui décide de reprendre sa vie en main... et par là, elle entend marcher 1600 km dans le désert. Ah c'est clair que c'est plus impressionnant que de se mettre au yoga !


Il paraît toujours difficile de trouver le bon dosage dans un film traitant d'émotions fortes, mais en deux films Jean-Marc Vallée a su montrer qu'il est parfaitement capable d'éviter le pathos et de toucher, faire rire et émouvoir. Wild est une histoire triste, celle d'une femme qui veut se débarrasser de ses nombreux démons: père violent, mère malade, abus de sexe et de drogues...


Ce n'est pas un film original, la découverte de soi et l'initiation par le voyage et le contact à la beauté de la Nature, on l'a déjà vu, mais le film est authentique, c'est-à-dire qu'il sonne juste. Le personnage de Reese Witherspoon guide la narration et ne cesse de revenir sur ses démons, cependant ce ne sont jamais de simples flashbacks, Jean-Marc Vallée adopte une technique proche du "stream of conciousness" de la littérature. Elle voit quelque chose, ce qui la renvoie à plusieurs souvenirs, des fragments, des sensations. Le passé est ainsi abordé de manière sensorielle et non mécanique, et c'est ce qui fait une grande partie du charme de l'oeuvre.

Ce sont le reflet de deux enfants brisés dans l'oeil d'un cheval, le sourire d'une mère, un saut dans une flaque d'eau, une dispute dans une voiture... et tout finit par se mélanger et rejoindre l'instant présent lorsqu'un enfant se met à chanter et offrir la beauté tant recherchée pendant tout ce périple.


Wild est à l'image de cette scène avec l'enfant qui chante ; un film peut-être pas révolutionnaire, mais qui sonne toujours juste. Et qui donne à la fois envie de s'attaquer à ses propres démons et d'aller traverser un désert. Comme un ouf.

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