mardi 7 juillet 2015

Love & Mercy : Le son des souvenirs

L'an dernier au même moment on avait droit au biopic sur les Jersey Boys, par Clint Eastwood. Cette fois, c'est au tour de la face cachée de Brian Wilson de se révéler, lui-même face cachée du un ptit peu célèbre groupe des Beach Boys.


Qu'invente donc le film pour rendre original le genre le plus chiant qui soit ? Oui, je sais, mais j'ai jamais dit que j'étais objectif et ça je l'ai déjà dit aussi les biopic ça me fait suer des sangliers, même si ça veut rien dire. Et bien, Love & Mercy est plutôt malin, plutôt futé plutôt rusé. Il se concentre sur deux périodes ; l'enregistrement de Pet Sounds d'une part, et l'époque où Brian était exploité par un psychiatre cupide qui allait certainement le tuer à coups de médocs dans la trachée. Le jeune, c'est Paul Dano, et il est brillant, comme toujours. Vous avez déjà vu Paul Dano médiocre dans un rôle ? Même dans Ruby, ce film tout pourrave, il est resplendissant. Le vieux c'est John Cusack, et il est brillant comme toujours. Vous avez déjà vu John Cusack médiore dans un rôle ? Hmmmm oui, dans Hot Tub Time Machine mais là n'est pas le sujet mécréant de vomi !


L'intelligence de cette juxtaposition réside dans ce qui fait le lien ; plutôt que de produire une simple connexion par les images, et les thèmes, c'est la musique qui voyage dans le temps, ici et là. En fait, étant donné que je ne suis pas un vampire j'ai bien réfléchi et j'ai décidé que le film était encore plus intéressant sans l'image. Comme le dit Paul Dano à un moment du film, si l'on ferme les yeux nos sens sont plus aiguisés. Cela permet ainsi d'admirer la partie la plus riche du film, le travail sonore sur les voix qu'entend Brian Wilson, la musique, sa surdité partielle, et de s'interroger sur le son comme fondateur d'une continuité au sein du désordre du montage. C'est ainsi que la séquence la plus intéressante du film naît autour d'une chanson sur la fin, et d'un montage inhabituel dans ce genre de film.

Je crois que ce que j'essaie de dire, c'est que moins le biopic ressemble à un biopic, mieux il se porte.

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