dimanche 6 septembre 2015

Umrika, Isla Minima : Non, les deux films n'ont rien à voir

Deux derniers films que j'ai vu, et je n'ai pas vraiment le temps de m'étendre beaucoup et je n'ai pas énormément à dire, donc voilà, rapidement :

Umrika:


Un indien d'un petit village grandit dans l'ombre de son frère et de sa longue correspondance, parti vivre en Amérique. Lorsque son père meurt, il décide de partir à la recherche de son frère, et s'ensuit ici une série de déceptions. Le film est une étude scénaristique très classique sur un thème moins classique, la situation des immigrés clandestins, et le versant triste et affreux du rêve américain. Ce qui est fascinant, c'est que d'un point de vue structurel et stylistique, Umrika est extrêmement formaliste, c'est-à-dire qu'il adopte une manière de s'exprimer visuellement et rythmiquement qui est typiquement hollywoodienne. Au vu de son sujet, et de ce qu'il présente, c'est un paradoxe permanent et un peu dérangeant, qui se révèle perçant dans les dernières minutes du film, qui choisissent de ne pas montrer ce que le spectateur comprend déjà. Ainsi le hors champ et l'absence d'image devient le visuel le plus frappant du film, en s'appuyant uniquement sur l'inconscient collectif du public, et ça, c'est balaise.

Isla Minima:

Polar espagnol qui est globalement pareil que tout les polars. Deux enquêteurs débarquent dans une ville paumée pour enquêter sur la disparition de jeunes filles. L'un est jeune et prometteur, l'autre et vieux et cache un passé sombre. Au fur et à mesure du film, on découvre que l'affaire est plus complexe et tordue que ce que l'on croyait. Donc, pas très original mais cependant très bien fait, avec notamment une photographie des plus belles que j'ai pu voir cette année (mention spéciale à la scène totalement inutile filmée en magic hour avec les flamands roses). En réalité, Isla Minima utilise un contexte particulier et invite le spectateur à prendre de la distance sur des notions de bien ou de mal (notamment avec ses plans qui survolent la campagne déserte, qui font à la fois prendre conscience d'une autre perspective et plongent le spectateur dans l'immensité du vide), c'est celui de la fin de l'ère franquiste. Malheureusement, cela reste extrêmement en retrait jusqu'à la toute fin du film, qui seulement dans les dernières minutes nous force à revisiter toute l'histoire sous une autre perspective morale. Donc, sympa quand même.

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