mercredi 4 mai 2016

Les films d'avril sur lesquels je n'ai pas écrit

Green Room : Un groupe de punk durs à blouson en cuir = se retrouvent prisonniers dans un club paumé tenu par des néo-nazis. Un survival super gore qui oppose Chekov (Anton Yelchin), bassiste timide, au Capitaine Picard (Patrick Stewart) en leader nazi qui fait peur dans le noir. Très sympa, notamment dans son détournement de certains codes du genre, mais un peu décevant dans sa mise en scène : toutes les scènes de violence sont très floues, vagues, voire hors cadre, comme si le film avait été forcé de s'auto-censurer pour être distribuer. En tout cas, le réalisateur de Blue Ruin continue son chemin, et c'est cool.

Les Ardennes : Le petit frère se tape la meuf du grand déglingué violent pendant qu'il est en prison. Il en sort deux ans après, et très vite c'est la grosse merde. Un polar belge assez frappé et un peu lent au démarrage, qui finit par exploser dans une dernière demi-heure pas loin d'être époustouflante. Avis aux amateurs du genre, ce film là est pas mal du tout. En plus la scène pivot est totalement centrée autour de crêpes, et c'est un point important à souligner.

Everybody Wants Some: Le nouveau film de Richard Linklater est passé un peu inaperçu, parce que quand même à part Boyhood le grand public s'en bat un peu les rognons de son cinéma indie qui parle du temps qui passe et de la jeunesse rock'n roll. Pourtant il a quelque chose de très particulier : c'est un peu une sorte d'American Pie mais version artiste. On suit l'équipe de baseball d'une université dans les trois jours qui précédent le début de l'année, et leurs tentatives de lever des meufs. Le film est donc extrêmement centré sur les personnages masculins, la jeunesse, l'identité culturelle... il pourrait être dérangeant si ce n'était pas quelqu'un de confiance comme Linklater aux commandes, pour ne pas dire ouvertement sexiste. Au contraire, le film est outrageusement réaliste : ayant fait partie d'une équipe de sport à l'université, je peux attester de la véracité de cette représentation non moralisatrice, mais qui reste clairement passéiste.

Hardcore Henry: Premier film d'action tourné entièrement en vue subjective, comme un jeu vidéo. Cette première phrase est en fait, assez fausse : Hardcore Henry ne mérite pas d'être appelé film, et il n'est pas "comme un jeu vidéo", il est exactement identique à un mauvais jeu vidéo. C'est bien simple, cette immondice est une insulte aux fans de jeux vidéos puisqu'il en prend la majorité des traits négatifs comme la linéarité et l'objectification de la femme, et conserve certains éléments qui hors d'un contexte de jeu vidéo n'ont plus aucun sens. La vue subjective par exemple : l'empathie est créé au cinéma par le fait de voir un personnage ressentir, pas par une interprétation littérale de "voir le monde comme il/elle le voit". Certes, certains passages spectaculaires sont intéressants et impressionnants, mais uniquement parce qu'on se demande comment ils l'ont fait, donc pas pour le film en tant qu'oeuvre. Infect, infect, infect.

High Rise: Adaptation du roman par un réalisateur qui commence à faire parler de lui ; c'est un film sur le futur du passé où on suit les nouveaux habitants d'un immeuble inspiré par la révolution architecturale Le Corbusier. A l'intérieur se mélangent la haute bourgeoisie, la petite et la classe d'en bas... sauf qu'ils ne se mélangent uniquement par le chaos, la baston, le sexe et la destruction. Je vais être clair, je n'ai aucune idée de comment parler de ce film ; il n'a aucune logique structurelle, pas d'évolution dramatique des personnages, c'est juste une sorte de spirale de démence sans aucune limite, où l'image et les mots défient le spectateur constamment. Exténuant pour certains, jubilatoire pour d'autres, je le recommande à tous ceux qui comme moi pense faire partie de la seconde catégorie. Ah oui j'oubliais : la première scène du film, c'est Tom Hiddleston qui mange un chien.

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