mercredi 3 juin 2015

Maggie : Un Zombie movie, un Teen Movie et un mélodrame sont dans un bus

Nous vivons quand même à une belle époque. Aujourd'hui, on peut être James Gunn et réaliser un antifilm de super-héros comme Super, on peut être les Frères Coen et balancer un True Grit dans la face du Western classique. Le cinéma de genre a ses beautés, qui relèvent souvent de ses codes, mais lorsqu'il parvient à exister au delà, il peut encore se révéler intéressant.


Maggie est un film de zombie. Arnold Schwarzie, dans un rôle qui aurait plutôt convenu à Tommy Lee Jones mais que Terminator joue à la merveille tout en ajoutant un côté "massif", joue un vieux papa fermier du Kansas qui ne veut pas se séparer de sa fille, Abigail Preslin, son petit rayon de soleil (référence cachée !). Sauf que sa fille a été contaminé par le virus (mordu par un zombie quoi), et elle est vraisemblablement condamné. Lentement, mais indéniablement, Maggie - diminutif de Marguerite - va perdre toute humanité pour ne conserver qu'un instinct animal cannibale. Ce qui perturbe papa Terminator, c'est le moment où la conscience disparaît ; quand est-ce que sa fille meurt ? Et meurt-elle réellement, ou bien reste-t-il une part d'humanité en elle ?


Maggie est un film étouffant, en grande partie à cause de sa mise en scène étouffante, qui ne nous laisse jamais reculer des personnages pour respirer un coup. Cette absence de répit donne un souffle à un film à très petit budget qui pourrait avoir des longueurs mais qui au final tient bien la route, malgré quelques égarements de mise en scène ici et là (le médecin sans déconner, mais c'était quoi ce jeu totalement ampoulé ??). Qui plus est, à aucun moment le film ne te prend pour un con, et franchement ça fait du bien. Pas d'exposition à deux balles, on te laisse faire tes propres conclusions à partir d'un minimum d'informations et c'est tant mieux comme ça ; sur la fugue de Maggie, sur sa relation avec sa belle-mère, sur l'histoire avec son ex petit ami, lui aussi contaminé...

Ce qui est amusant surtout, c'est que le sujet (la maladie) est extrêmement normal, mais il est projeté dans une hyperbole qui est celle du cinéma de genre, et ce sans aucune forme de commentaire, ou de message. Le mélange des deux permet de raconter une histoire comme on ne l'a pas fait auparavant, il n'y a pas d'autres ambitions extra-narratives, le film se suffit à lui-même et c'est tout à fait louable. Maggie est une excellente surprise.

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